La cheville et le pied
Sommaire
1. INFILTRATION INTRA-ARTICULAIRE DE LA CHEVILLE ET DU PIED
1.1 QUELLE PARTIE DU CORPS ?
Une articulation unit des extrémités osseuses mobiles, protégées mécaniquement par une capsule, maintenues en contact par des ligaments, et contre les agressions par une membrane synoviale.
Toute agression entraîne une réaction inflammatoire orchestrée par la membrane synoviale, qui peut sécréter un liquide synovial.
ILLUSTRATION ANATOMIQUE DU PIED ET DE LA CHEVILLE DE FACE, PROFIL et 3/4
1.2. POURQUOI FAUT-IL TRAITER ?
L’arthrose est une usure du cartilage, et l’arthrite une inflammation articulaire d’origines diverses (infections, microcristaux, rhumatismes inflammatoires chroniques).
Les séquelles d’une inflammation articulaire prolongée peuvent parfois endommager le cartilage.
Quelles en sont les conséquences ?
L’atteinte douloureuse peut être mécanique à la marche (arthrose) ou inflammatoire et nocturne (arthrite). Votre spécialiste de l’appareil locomoteur précisera si votre atteinte douloureuse est plutôt mécanique ou inflammatoire.
Quels examens faut-il passer ?
La radiographie montre l’amincissement du cartilage et les signes d’arthrose. L’échographie et l’IRM montrent les tendons, l’épanchement de synovie et l’inflammation de la synoviale. La ponction articulaire permet d’analyser le liquide synovial.
Place du traitement par infiltration
Le traitement pat infiltration prend sa place après échec du traitement médicamenteux. Il s’agit du traitement des symptômes (douleur, gonflement) en rapport avec l’inflammation articulaire. Les infiltrations sont moins efficaces lorsque les lésions articulaires sont plus évoluées. On pourra alors envisager un avis chirurgical.
1.3. LE GESTE QUI VOUS EST PROPOSE
Le geste technique comprend une ponction et/ou une infiltration d’un dérivé cortisonique d’action retardée.
Avant le geste
Je prépare bien la réalisation de ce geste avec ma check-list.
Le geste
Le geste technique est simple et rapide, avec ou sans anesthésie locale, avec ou sans guidage par échographie ou radioscopie.
ILLUSTRATION : SCHÉMA ET PHOTO D’UNE INFILTRATION DE LA CHEVILLE
1.4. LES RÉSULTATS ATTENDUS
Très bons résultats sur l’inflammation articulaire, et ainsi sur la douleur, même si elle ne répare pas le cartilage.
1.5. LES RISQUES
Les risques sont rares (infection : 1/40 000) et le plus souvent transitoires et bénins.
2. INFILTRATION PERI-ARTICULAIRE et TENDINEUSE DE LA CHEVILLE ET DU PIED
2.1 QUELLE PARTIE DU CORPS ?
Les tendons sont des haubans qui permettent toute la mobilité d’une articulation. Ils prolongent les muscles et vont s’attacher sur l’os (enthèse). Ils coulissent dans des gaines appelées bourses.
Toute agression extérieure entraîne une réaction inflammatoire, soit au niveau de la bourse, soit au niveau du tendon lui-même, soit au niveau de son insertion.
ILLUSTRATION ANATOMIQUE DE LA CHEVILLE ET DU PIED
2.2. POURQUOI FAUT-IL TRAITER ?
Les tendinites sont le plus souvent d’origine mécanique. Des dépôts calciques peuvent se déposer sur les tendons et leurs gaines, responsables de bursites très aiguës. La polyarthrite rhumatoïde ou la goutte peuvent également entraîner des bursites. La spondyloarthrite touche de manière privilégiée l’insertion osseuse des tendons, appelées enthèses.
Les conséquences d’une inflammation tendineuse chronique peuvent être une déchirure ou une rupture, le plus souvent définitives.
Quelles en sont les conséquences ?
L’atteinte douloureuse peut-être mécanique à la mise en action de votre articulation (tendinite commune) ou inflammatoire et nocturne (bursite de maladie inflammatoire).
Quels examens faut-il passer ?
La ponction d’un épanchement dans une bourse permet d’analyser le liquide.
L’échographie et l’I.R.M. montrent des épanchements au niveau des bourses et l’inflammation au niveau des tendons et enthèses.
Place du traitement par infiltration
Le traitement par infiltration prend sa place après échec du traitement anti-inflammatoire. Il est souvent très efficace et permet de retrouver l’indolence. Mais il ne faut pas oublier que le tendon a été fragilisé par cette tendinite chronique.
Le traitement chirurgical n’est indiqué qu’après échec du traitement infiltratif, ou dans certains cas de rupture tendineuse.
2.3. LE GESTE QUI VOUS EST PROPOSE
Le geste technique comprend une ponction et/ou une infiltration d’un dérivé cortisonique d’action prolongée.
Avant le geste
Je prépare bien la réalisation de ce geste avec ma check-list.
Le geste
Le geste technique est simple et rapide, sous anesthésie locale ou non, sous guidage par échographie ou radioscopie ou non.
Illustration : Ponction à la partie interne du pied d’une aponévrosite plantaire
2.4. LES RÉSULTATS ATTENDUS
Très bons résultats sur l’inflammation et ainsi sur la douleur, même si elle ne répare pas le tendon ni ne soigne la cause de cette inflammation.
2.5. LES RISQUES
Les risques sont rares (infection : 1/40 000) et les plus souvent transitoires et bénins.
3. INFILTRATION CANALAIRE DE LA RÉGION DE LA CHEVILLE ET DU PIED
3.1 QUELLE PARTIE DU CORPS ?
Le nerf peut passer par des détroits (ou canaux ou tunnels ou défilés) délimités par des structures anatomiques osseuses et/ou fibreuses. Ils sont accompagnés parfois de tendons et de vaisseaux.
Un syndrome canalaire est occasionné par des frictions – irritations – compressions des nerfs lors de leur traversée de défilés. La conséquence peut en être des douleurs, des engourdissements, voire des signes de déficit.
ILLUSTRATIONS ANATOMIQUES DU SYNDROME DE MORTON ET DU TUNNEL TARSIEN
3.2. POURQUOI FAUT-IL TRAITER ?
Les syndromes canalaires sont le plus souvent d’origine mécanique. Mais toutes les autres causes responsables localement de fibrose, d’œdème, d’inflammation, de dépôts divers… peuvent également être responsables d’un syndrome canalaire.
Une irritation nerveuse peut entraîner une douleur. La compression peut avoir pour complication des signes de souffrance du nerf : moindre sensibilité, voire moindre force musculaire. La paralysie d’apparition récente est une urgence chirurgicale.
Quelles en sont les conséquences ?
Les signes cliniques sont : douleurs, engourdissements (souvent nocturnes ou positionnels) voire diminution de la sensibilité et de la force musculaire dans le territoire du nerf.
Quels examens faut-il passer ?
L’électromyogramme met en évidence des signes de souffrance du nerf sans présumer de son caractère actuel ou évolutif.
L’échographie et l’I.R.M. peuvent mettre en évidence un œdème au niveau du nerf, mais également la cause de l’irritation ou de sa compression.
Place du traitement par infiltration
L’infiltration cortisonique représente le traitement de base d’un syndrome canalaire. Elle est souvent très efficace et permet de retrouver l’indolence. Mais il faut en rechercher la cause sous peine de récidive.
Le traitement chirurgical n’est indiqué qu’après échec du traitement infiltratif ou en urgence en cas de paralysie.
3.3. LE GESTE QUI VOUS EST PROPOSE
Le geste technique comprend une ponction et une infiltration d’un dérivé cortisonique d’action prolongée.
Avant le geste
Je prépare bien la réalisation de ce geste avec ma check-list.
Le geste
Le geste technique est simple et rapide sous guidage par échographie ou non.
ILLUSTRATIONS : PHOTOS D’UNE INFILTRATION D’UN NEVROME DE MORTON ET D’UN SYNDROME DU TUNNEL TARSIEN
3.4. LES RÉSULTATS ATTENDUS
Très bons résultats sur la douleur et les engourdissements.
3.5. LES RISQUES
Les risques sont rares (infection : 1/40 000) et le plus souvent transitoires et bénins.